A Marrakech, deux jeunes filles, âgées de 16 et 17 ans, ont été arrêtées jeudi dernier par la police pour "homosexualité". C'est l'Union féministe libre (UFL), une association marocaine qui œuvre pour l’émancipation des femmes, qui a révélé cette affaire, dans un communiqué diffusé jeudi 1er novembre.
L'UFL a su à travers la mère de l'une des deux filles, H.B., qu'elles ont été "emmenées au poste de police et qu’elles ont été arrêtées sur le champ". Selon l'association, la mère de H.B. a expliqué qu’elle avait été contactée par les autorités afin de ramener les pièces d’identité de sa fille à Marrakech. Elle a été mise au courant vendredi du transfert des deux adolescentes à la prison locale de Boulamharaz "et non au niveau d’un centre pénitentiaire pour mineurs", regrette l'UFL. "La mère de H.B. ne connait rien du sort de sa fille, les informations concernant son audience ainsi que les heures de visites ne lui ont pas été communiquées".
Leur première audience devrait se tenir vendredi 4 novembre à 10 heures 30. L'UFL "condamne vivement l’arrestation des deux filles, ainsi que le traitement qu’elles subissent actuellement au sein de la prison de Boulamharaz, et fait appel aux composantes du mouvement féministe ainsi qu’aux associations des droits humains et avocats marocains afin de mettre fin aux séries d’arrestations que connaissent notre pays et l’injustice dans laquelle nous vivons désormais". L’article 489 du code pénal marocain prévoit des peines de prison et des amendes pour qui se rend coupable "d'actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe".
L'homosexualité est passible de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement et d'une amende de 120 à 1200 dirhams. Les arrestations de personnes homosexuelles alimentent souvent les pages des faits-divers de la presse marocaine, au même titre que les actes de violences à l'encontre de la communauté homosexuelle.
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